lundi 10 juin 2013

Les 3 ballons ou l'amour du goudron...

Le chacalisme (ou la chacalitude ?) n’est pas que singles boueux, non, non, il est parfois aussi bitume. Par nécessité pour atteindre les p...s et autres b……s des alentours de Volmerange, mais aussi par choix.
Et donc étant tombé dans le goudron aux deux tiers depuis presque 2 ans, je me suis donné pour objectifs de boucler cette année 2 cyclosportives « de montagne », les 3 ballons dans la Haute Saône et les ballons vosgiens au départ de Gérardmer.
Bon, au départ, j’en avais même prévu 4, mais pour la première il faisait trop moche, et pour la seconde on s’est improvisé un WE prolongé à Rome avec Madame. Ce qui est bon doit rester rare…

Et donc les 3 ballons, c’était hier (enfin avant-hier le temps d'avoir les droits de poster sur le blog, le modo étant un sacré pitbull).
Une des plus grosses épreuves du genre, avec plus de 5000 inscrits, et 2 parcours : le classique « senior », 110 km et 2800D+ pour les gentils amateurs, et pour les extrémistes de la pédale, les rasés de la gambette, une version « master » de 200 km et 4500D+. Inutile de dire qu'ayant la jambe poilue, je me suis engagé sur le senior.

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Le profil
Avec Stéphane, mon pote routier de www.strava.com (vous avez un compteur GPS, un smartphone, inscrivez-vous !), nous sommes arrivés la veille, hébergés à l’abbaye de St Colomban à 2 km du départ.
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Hébergement tout confort

Réveil matinal vers 5h45, petit déjeuner, warm up sur le chemin du départ et on y est : organisation impressionnante, 400 m linéaires de cyclistes sur une piste d’athlétisme, et des départs successifs par vagues de 1000 qui font que lorsque les derniers décollent enfin, les 1ers sont déjà bien en route...
Ça fait du monde...

...beaucoup de monde !!
Pas grave, le seul objectif que nous avons Stéphane et moi porte sur le chrono (moins de 5h11 pour ramener l’or dans ma catégorie, moins de 5h27 pour lui qui a le privilège de l'âge ;-)), et comme on est pucés, c’est le temps réel (tapis de départ / tapis d’arrivée) qui est retenu.
Pour le scratch c’est peut-être enquiquinant mais on ne joue pas la gagne.

Stéphane...
...et le chacal
J’ai reconnu le parcours 1 fois ½ (arrêté par la neige dans le ballon de Servance la 1ère fois en mai !), je sais donc ce qui nous attend, mais les repères vont vite sauter : départ rapide, volonté de remonter le plus vite possible avant d’attaquer les 1ères difficultés, bref, on arrive à Faucogney à 35 de moyenne, avec quelques grosses accélérations. A défaut d’avoir trouvé le bon groupe de notre niveau, on passe  la 1ère côte (3,5 km à 5%) à plus de 20km/h.
Autant dire qu’avant d’attaquer les choses sérieuses, on est déjà (trop) chaud.

Ajoutons que le Garmin me prévient alors qu’il n’a presque plus de batterie (impossible de couper le rétroéclairage), et que je vais donc rouler « en aveugle » dans les cols (plus de vitesse, de cadence, de cardio), ça se présente plus tendu que prévu.
Et il fait de plus en plus chaud (ça montera jusqu’à 27°C).

Malgré tout, les difficultés s’enchaînent correctement :
  • Le Col des Chevrères , qui aurait sans doute été baptisé autrement s'il avait surplombé Volmerange. C’est la 3ème fois que je le grimpe, avec mon arme secrète, un minuscule 34x30, je suis serein. Il faut malgré tout s’accrocher, parce qu’après 5 km « tranquilles » à 5%, ça se redresse sérieusement avec une moyenne de 10% sur les 4 derniers km, et même 500m à plus de 20% (la roue avant décolle régulièrement). On passe à moins de 10km/h au milieu d’un vrai champ de bataille, entre ceux qui scotchent dans les gravillons et tombent par manque de vitesse (véridique), ceux qui poussent le vélo sur le bas-côté, et ceux qui renoncent carrément et redescendent sur Miellin. Hallucinant soit dit en passant de voir autant de cyclistes venus de loin, voire très loin (beaucoup de hollandais et de belges) qui bâchent au bout de 30 ou 40 km : d’après mon forum de vélo préféré, un millier d’abandons sur l’épreuve…
  • Le Ballon de Servance, pas hyper costaud mais long et monotone. 10km de montée à 7%, ça va. Dans les bois, et en bordure de ruisseau, c’est joli. Mais avec juste 2 malheureux virages, c’est bien ch..nt !! Et là, il fait franchement chaud, j’en ai la chair de poule, ce qui n’est pas très bon signe. Heureusement un beau déraillement pas loin du sommet redonne du peps, et permet de bien se graisser les mains en prévision de la descente, aux cris d’« allez le chacal ! » (bien sympa le maillot, ça permet instantanément d’avoir des supporters !).
J’ai choisi de zapper les 2 ravitos, pour ne pas casser le rythme (et gagner un peu de temps ;-)), ce qui permet à Stéphane de démarrer dans les cols, en costaud qu’il est (au total il me prendra presque 20 min en temps de roulage), et de m’y attendre.
Une organisation finalement bien rôdée de notre binôme pour une première.

Arrivée en bas de la descente du Ballon de Servance, il reste encore une quarantaine de kilomètres, et ça se joue au courage, avec encore une horrible montée sur Beulotte (2 km à 10%). Mon compagnon d’infortune du moment crie « oh putain » après chaque virage en voyant que ça n’en finit pas, la route étant très vallonnée et casse-pattes dans la petite Finlande. Ça me fait toujours un bien fou de sentir les autres souffrir, merci à lui !
Objectivement, les paysages magnifiques, mais à ce stade…

Finalement, la route redescend du plateau, et dans les dernières lignes droites à plat qui mènent à l’arrivée, on arrive à reconstituer un petit groupe à 4 pour boucler les 20 km restant à 35 de moyenne… …jusqu’à l’arrivée des crampes qui achève de nous séparer et me coûte une dizaine de place… C’est vicieux la crampe. Pour la passer, faut bien étirer la jambe, pour bien étirer la jambe, faut déclipser la pédale, pour déclipser la pédale, faut pas avoir de crampe.

Ce bougre de chacal arrive encore à sortir son portable à 50m de l'arrivée...
A l’arrivée, un bon chrono, 4h47 et presque 23km de moyenne, soit 25 min de marge sur l’objectif. Stéphane sans m’attendre aurait même tapé les 4h30 et une place dans le top 200. Bravo à lui !
On boucle finalement aux 321ème et 329ème places, cerise inattendue sur la gâteau (merci au col des Chevrères et à la chaleur qui ont bien entamé le peloton des « finishers »).

 

Récupération des diplômes et médailles pour la cheminée, réhydratation, pasta party (mais pas faim, insolation ?), et c’est déjà reparti : il reste 12km de décrassage pour revenir au départ et reprendre la voiture.

En espérant que les ballons vosgiens seront du même niveau en septembre !


PS : et si, les routiers sont sympas, bonne ambiance, du sourire, de la solidarité dans les groupes ! ;-)

PS2 : si certains ont réussi à lire ce récit pourri de compétition à deux balles jusqu’au bout, c’est peut-être qu’ils ont un attrait pour ce genre d’épreuve. Alors à quand les Chacals aux Crapauds ???? ;-)

1 commentaire:

Olivier a dit…

Moi j'ai tout lu !!! :o)
Et j'aime bien lire les récits des autres quand ils disent qu'ils ont des crampes et qu'ils en chient :o).
Et tu as raison, sentir les autres souffrir plus que toi, ça booste ;op

Encore bravo pour ce beau résultat et merci pour ce compte-rendu bien sympa !

Merci aussi d'avoir arboré fièrement nos couleurs, c'est class qu'en plus tu as eu du succès !